Le marché de la location en Algérie

Le marché de l’immobilier en Algérie est un marché mitigé. En effet, plusieurs facteurs sont à l’origine de la perturbation des prix. Le marché de la location d’appartements ou de villas, doit faire face aux peu d’offres disponibles, à l’intervention de multiples acteurs mais également à une hausse considérable de la demande.

D’après le ministre du logement, Abdelmadjid Tebboune, « Les Algériens vont se rabattre sur la location plutôt que l’achat d’immobilier, puisque l’état s’engage à satisfaire la demande de logement ». D’après Lotfi Ramdani, fondateur du site Lkeria.com, la location est une solution à une demande accrue : « Il faut inculquer un peu plus au secteur privé, d’investir dans l’immobilier. Il ne faut pas acheter pour faire de la spéculation mais il faut acheter pour louer ».

  • Instabilité des prix à la location

Le marché de la location en Algérie, après une stagnation, tend à augmenter petit à petit à partir de 2016. Les prix de location des logements (Appartements et villas) en Algérie, et notamment à Alger sont amenés à augmenter progressivement. La hausse des prix devrait, en raison de la conjoncture actuelle, concerner également les logements AADL qui selon l’ancien ministre du logement, Abdelmadjid Tebboune, pourraient augmenter prochainement entre 5% et 10%.

L’instabilité des prix de location d’appartements et villas a bien été constatée à Alger. D’après Lotfi Ramdani la commune de Hydra par exemple,  qui « a enregistré une hausse significative entre 2011 et 2013, dépassant ainsi le seuil des 100.000 DA en moyenne, et une tendance à la baisse à partir de 2015 (90.000 DA) ». Concernant Alger centre, Kouba et Bab Ezzouar,  » les loyers se sont stabilisés en 2011, 2012 et 2013 pour enregistrer une légère hausse en 2014 et 2015″. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette instabilité.

  • La location à la hausse

Force est de constater, que l’on assiste à un détournement général de l’achat d’appartements et villas en Algérie et en l’occurrence à Alger. En effet, l’accroissement de la demande s’est dirigé vers la location. D’après Lotfi Ramdani, la demande de location pour l’année 2016 « est de l’ordre de 400 000 demandes pour 100 000 logements sociaux livrés par an, soit un déficit de 300 000 demandes par an ». Le programme AADL avec sa formule location-vente contribue sensiblement à rééquilibrer la corrélation entre l’offre et la demande, en effet, plus de 700 000 demandes ont été enregistrées au lancement du projet.

Il s’agit d’un programme intéressant pour les particuliers mais également pour les promoteurs qui devraient bénéficier d’abattements sur les prix des terrains, 80% à Alger, et des crédits bonifiés de 4%. Cependant, la population reste hésitante quant à ce programme notamment en raison des critères d’attribution ainsi qu’à la lenteur de distribution. Certains promoteurs s’interrogent également  sur les bénéfices de ce programme en raison du manque d’attraction de leurs offres au profit du programme AADL.

  • Des plateformes

Il existe en Algérie, divers moyens de trouver un appartement ou une villa, à la location ou à la vente sur Alger ou en province. L’un des principaux moyens, est l’utilisation de plateformes, spécialement conçues pour proposer un large choix de logements en Algérie. Il s’agit de sites internet, fiables, ergonomiques, actualisés, et consultables sur différents supports : smartphone (Applications), ou tablette. Ces sites dans l’ère du temps permettent en quelques clics de comparer et de choisir facilement un logement correspondant aux attentes, il s’agit en l’occurrence de sites tels que www.baytic.com ou des sites d’annonces plus connu comme Ouedkniss.

  • Des promoteurs immobiliers en situation irrégulière

Le marché de la location en Algérie fait intervenir un bon nombre d’acteurs. Cependant, la légitimité de certains est remise en cause par l’Etat. En effet, d’après le secrétaire général du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Nacer Eddine Azem,  « 3 000 promoteurs immobiliers sont en situation de non-conformité avec la réglementation en vigueur en Algérie et notamment à Alger ; et donc dans l’impossibilité d’avoir un agrément par le ministère de l’Habitat.

En effet, sur 6000 demande d’agrément 4 684 ont été accordées en une année. » Le marché de la location est perturbé par la spéculation. Les spéculateurs n’hésitent pas à réclamer des sommes astronomiques pour la location d’appartements ou villas à Alger, le manque d’estimation et de référence officielle du prix d’un bien, créant des écarts considérables.

Ce marché nécessite donc d’être régulé organisé et réglementé.

  • Vers de nouvelles formes de paiement

En Algérie, il est coutumier de s’acquitter des transactions en espèce. Peu importe l’importance du montant. Le marché de la location, ayant besoin d’être régulé et réorganisé, une nouvelle mesure a été prise, au niveau législatif. Une mesure qui vise à mettre en place les moyens scripturaux (chèques, virements) pour le paiement des transactions immobilières. Cette mesure tend entre autres, à réduire les spéculations, faciliter les paiements, et enfin imposer une certaine transparence entre les différents acteurs.

  • Estimation des prix des logements à la location

Le marché immobilier de la location en Algérie, doit faire face à une demande accrue, ainsi qu’une spéculation handicapante. En effet, aujourd’hui, il est difficile de pouvoir estimer justement la valeur d’un bien immobilier ; l’estimation se faisant en général approximativement en fonction du quartier par exemple à Alger. De ce fait, l’estimation certifiée des logements, serait indispensable. Une mise en place d’évaluateurs de biens permettrait de mettre en valeur le prix réel d’un appartement ou d’une villa.

  • Socialement

L’offre étant trop peu importante pour la population, et les prix  étant trop élevés, de nombreux algériens, partagent encore leur logement avec leur famille. Le manque de logements se fait également ressentir auprès des étudiants qui peinent à trouver des offres stables correspondant à leurs attentes.